La Joannette, 10 novembre 2020
Tout le monde est d’accord, les anciens avec leur sagesse et les jeunes avec leur ingénierie.
Nous allons arracher la parcelle de la Joannette.
Elle avait été plantée après le phylloxera, il y a quelques années, 120 ans quand même.
C’est un âge plus qu’acceptable pour une vigne et elle peine aujourd’hui à produire les fruits pour lesquels elle a été plantée.
Elle aura connu plusieurs époques, plusieurs systèmes agraires comme on dit à l’école.
Elle avait été plantée pour être travaillée uniquement manuellement, dans un temps où la main d’œuvre agricole était 10 fois plus nombreuse, et où l’engagement physique jusqu’à l’usure dans le travail n’était pas répréhensible par la médecine du travail mais une fierté.
La topographie et le climat nous obligent à penser aux problématiques liées à l’érosion, soucis de toutes les générations de vignerons depuis des siècles à Banyuls/Collioure.
La standardisation du matériel végétal aboutissant parfois à des arrachages de parcelle seulement quelques années après la plantation, nous rappelle comme le disait Léon, mon arrière-grand-père que « la marche lente fait gagner du temps ».
Enfin si nous ne pouvons en vouloir à nos aïeux d’avoir accueilli les désherbants comme un remède certain à leur santé physique, nous ne pouvons nous résoudre à reproduire un schéma cultural qui nécessiterait l’utilisation de ceux-ci. C’est donc la problématique environnementale qu’il nous faut intégrer pour repenser cette plantation.
Alors, avec l’équipe du domaine, on s’est dit que cette histoire, on allait vous la raconter et vous la détailler dans les semaines à venir.