Négoce…pourquoi cette activité ?
Nous travaillons depuis de nombreuses années à la sauvegarde, à la renaissance des appellations, aussi bien au niveau de nos entreprises que collectivement, en Roussillon comme en France.
La situation désastreuse des AOC françaises et le comportement des vignerons nous ont amené, avec des vignerons qui partageaient nos préoccupations à organiser un réseau, « vignerons dans nos appellations », puis à fonder une association, « Sève ». Dans cette démarche d’approfondissement de notre métier, nous avons pris conscience de deux éléments qui nous semblent déterminants et éclairent la situation actuelle :
Premièrement le métier de vigneron est composé de plusieurs métiers qui demandent des qualités, des aptitudes et des caractères différents : le travail de la vigne, la vinification, l’élevage des vins, souvent réalisés dans le passé par les négociants, la mise en bouteille qui dans de très nombreux cas n’est pas réalisée par les vignerons eux-mêmes mais confiée à des entreprises spécialisées, la commercialisation et pour finir la gestion.
Six métiers totalement différents dans lesquels il est nécessaire et indispensable aujourd’hui d’exceller, sous peine de se mettre en difficulté et de disparaître rapidement. La mise en marché, la commercialisation est généralement l’activité dans laquelle les vignerons français sont les moins « brillants ».
Cette activité étant de plus, souvent mal considérée, elle est négligée. Une fois le vin fait et élevé, « reste à faire » ce qui pour certains semble superflu: c’est étymologiquement le sens du mot négoce. Cette négation du loisir, ce reste à faire quand tout semble fait, tel est notre vocation de négociant : celui qui s’occupe à faire*.